Le fondouk des forgerons

Contrairement à ce son nom puisse suggérer, le fondouk des forgerons n’était pas à l’origine un espace réservé aux artisans de la forge, mais ce fut un caravansérail, c’est-à-dire une sorte d’hôtellerie ou de relais où les caravanes, les marchands ainsi que les pèlerins et autres voyageurs faisaient halte. Ce monument dont la fondation serait contemporaine selon les historiens à celle de la ville (IXe siècle), se trouve à l’intérieur des remparts, dans l’espace économique de la médina, non loin de Bab al-Jebli, la porte historique nord qui donne sur la banlieue et l’arrière-pays sfaxien.

فندق الحدادين

Contrairement à ce son nom puisse suggérer, le fondouk des forgerons n’était pas à l’origine un espace réservé aux artisans de la forge, mais ce fut un caravansérail, c’est-à-dire une sorte d’hôtellerie ou de relais où les caravanes, les marchands ainsi que les pèlerins et autres voyageurs faisaient halte. Ce monument dont la fondation serait contemporaine selon les historiens à celle de la ville (IXe siècle), se trouve à l’intérieur des remparts, dans l’espace économique de la médina, non loin de Bab al-Jebli, la porte historique nord qui donne sur la banlieue et l’arrière-pays sfaxien. Une grande porte en bois à portillon, encadrée d’un appareil en pierre de taille, ouvre sur un vaste vestibule équipé de banquettes latérales maçonnées, d’où partent du côté gauche d’exigus escaliers qui mènent à l’étage. Cette entrée donne sur une vaste cour centrale à ciel ouvert, entourée d’une galerie circulaire soutenue par des arcs à claveaux en grès coquillé, montés sur des piliers en calcaire. Sur ce patio ouvrent une série de cellules couvertes en voûtes de plein cintre, jouant le rôle de magasins et dépôts pour marchandises ; l’étage étant réservé aux chambrettes de couchage, couvertes en terrasse, et réservées aux caravaniers et autres voyageurs. Une autre courette de dimensions plus modeste, appelée fnidqa, littéralement petit fondouk, était probablement réservée au parcage des chameaux et autres bêtes de somme. Comme tous les caravansérails, cet édifice atteste de la mobilité et des grands déplacements de l’homme et demeure l’unique témoin de ce type d’installations liées au commerce caravanier dont la ville de Sfax était une importante station, qui remonterait à l’époque médiévale. Quand, au début du siècle dernier, ce genre d’activité tomba en désuétude à cause du développement du commerce maritime et la modernisation des moyens de transport, il fut pendant une période désaffecté puis livré aux forgerons. Patrimoine de la ville, il est aujourd’hui restauré pour accueillir un foyer culturel et dans un avenir proche un centre vivant d’interprétation du patrimoine artisanal de Sfax, encore en gestation. Seule la réhabilitation permet, en effet, la conservation de la splendeur des monuments de la médina et les prépare à de nouvelles fonctions à l’air du temps.

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