Souk Kriaa

Situé à l’extérieur des remparts du côté nord, en face de Bab-Jebli, et inspiré de son aîné souk Er-R’baa mais aux dimensions nettement plus imposantes, cet immense marché qui porte le nom de son bâtisseur, l’entrepreneur Mohamed Kriaa, a été ouvert en 1953.

Souk Kriaa

Situé à l’extérieur des remparts du côté nord, en face de Bab-Jebli, et inspiré de son aîné souk Er-R’baa mais aux dimensions nettement plus imposantes, cet immense marché qui porte le nom de son bâtisseur, l’entrepreneur Mohamed Kriaa, a été ouvert en 1953. De tout temps, les activités économiques étaient cantonnées en médina. Ce n’est qu’en 1840 que, sous l’ordre du ministre Mustapha Sahib At-Tâbaa, fut aménagé probablement l’un des premiers souks extra-muros, pratiquement en face de Bab-Jebli, nom loin de l’aire occupée actuellement par souk Kriaa ; il s’agissait du marché ou fondouk aux récoltes : souk al-mahsoulât. Là, étaient vendus tous les produits du terroir : grains, olives, amandes, laine… Il est également rapporté que le concessionnaire de cette place percevait de lourdes taxes sur les transactions, ce qui inspira au poète populaire sfaxien Ahmad Mallèk ces deux savoureux quatrains :
Le garde des sceaux dépêcha ses sbires
Et vint, bien déterminé, compter les olives.
Il fit édifier dans le fondouk un enclos,
Un souk bien régi, où tout est contrôlé.
Toute transaction y est comptabilisée,
Sous le regard de cinq sentinelles gardant chaque porte.
La moindre herbette ou buchette y est taxée,
De manière à soutirer ses sous au porteur de kadroun.
(Le kadroun est la tunique en grosse laine du paysan sfaxien).

Plus tard, cet important souk devint la foire au bétail (souk es-saay), tandis que le marché aux grains fut transféré aux premières années du protectorat aux pieds des remparts sud, suivi en 1892 par les halles, où étaient vendus, fruits et légumes, viande et poissons. Dessiné de main de maître par le génial architecte français Bernard Zehrfuss, le souk Kriaa, appelé aussi « le souk couvert » comporte quatre ailes formant un quadrilatère irrégulier et circonscrivant le fameux souk aux poissons de Sfax. Cet immense bâtiment dont les murs sont en maçonnerie de chaux et de pierre apparente jointoyée, est couvert de voûtes en berceau, de briques rouges apparentes aussi, qui reposent sur des arceaux vides fonctionnant comme des tambours de dôme et assurant de la sorte un éclairage naturel à l’ensemble. Ce marché dont les boutiques ferment par des portes en avant-corps et l’entrée principale est coiffée d’une grande coupole montée sur pendentifs, abrite principalement des commerces d’étoffes, d’électroménager et des boucheries.

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