La mosquée sidi Bouchwaycha

Située en face de Bab-Jebli, la mosquée sidi Bouchouwaycha porte le nom d’un saint homme, peut-être un moine-soldat : l’homme au toupet (chouaycha) ou gardien de la porte (chaouch), qui détenait semble-t-il, la clé de la porte nord de la cité, qui ouvre sur l’arrière- pays souvent hostile.

La mosquée sidi Bouchwaycha

Située en face de Bab-Jebli, la mosquée sidi Bouchouwaycha porte le nom d’un saint homme, peut-être un moine-soldat : l’homme au toupet (chouaycha) ou gardien de la porte (chaouch), qui détenait semble-t-il, la clé de la porte nord de la cité, qui ouvre sur l’arrière- pays souvent hostile. Comprenant à l’origine une modeste salle de prières à arcades en matériaux de remploi et une courette, cette mosquée fut agrandie à l’époque mouradite (XVIIe siècle) par l’adjonction d’un oratoire mitoyen et la résorption de la courette. Le nouveau mihrab est agrémenté d’un encadrement de pierre appareillée et de carreaux de faïence. Mais ce qui distingue ce temple, c’est surtout sa façade principale et son minaret. Inspiré de celui de la grande mosquée, ce dernier se compose de deux tours superposées, surmontées d’un lanternon à calotte lisse et rehaussées d’oves, de boudins et de moulures en dents de scie. La façade nord comprend l’entrée principale composée d’une porte en bois ornée d’un modeste décor clouté et encadrée d’un riche parement en pierre de taille en calcaire (kadhâl) finement sculptée, l’ensemble étant flanqué de part et d’autre par des fenêtres à grilles en fer forgé, composées de plusieurs rangées de volutes de type zlâbya. Cet encadrement est formé d’un double linteau à décor calligraphique de type coufique fleuri, ainsi que d’un appareil comprenant essentiellement une plate-bande surmontée d’une frise qui comporte des calligraphies organisées de part et d’autre d’une roue solaire. Deux petites arcades géminées, taillées dans un calcaire rose, supportent chacune un motif en coquille qui couronne une inscription commémorant l’agrandissement de la mosquée, indiquant le nom du maître maçon qui a exécuté les travaux et qui appartient à une illustre famille de géomètres bâtisseurs (les Qotti) dont les membres se sont transmis les savoir-faire de père en fils. A l’extrême gauche de la façade, une grande niche renferme une grosse jarre en poterie poreuse d’où s’échappe un tube en cuivre. Ce dispositif appelé massâssa et aujourd’hui fermé par une grille, appartenait à l’ancien système hydraulique urbain (sabîl) qui permettait aux passants de se désaltérer en suçant l’eau contenue dans ce récipient alimenté de façon continue surtout par le réservoir souterrain de la mosquée.

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