Les jnènes et les borjs

Les jnènes sont des vergers plantés d’arbres fruitiers cultivés en sec : amandiers, pommiers, abricotiers, néfliers, vignes… Ils forment un type d’habitat épars dans la banlieue sfaxienne et servent de résidences estivales pour les habitants de la médina. Dès la fin du printemps, quand les amandiers en fleurs changent leur parure blanche immaculée et que leurs fruits viennent à mûrir, les Sfaxiens quittent, jusqu’il y a quelques décennies, la chaleur et l’encombrement de la ville et partent s’installer jusqu’aux premières pluies de l’automne, ghassèlet el-nwèder, dans leurs jnènes, habitant les borjs, pour profiter de la fraîcheur de la campagne, humer les effluves des fleurs de jasmin, de basilic et autres senteurs, et cueillir les fruits des vergers.

Les jnènes et les borjs

Les jnènes sont des vergers plantés d’arbres fruitiers cultivés en sec : amandiers, pommiers, abricotiers, néfliers, vignes… Ils forment un type d’habitat épars dans la banlieue sfaxienne et servent de résidences estivales pour les habitants de la médina. Dès la fin du printemps, quand les amandiers en fleurs changent leur parure blanche immaculée et que leurs fruits viennent à mûrir, les Sfaxiens quittent, jusqu’il y a quelques décennies, la chaleur et l’encombrement de la ville et partent s’installer jusqu’aux premières pluies de l’automne, ghassèlet el-nwèder, dans leurs jnènes, habitant les borjs, pour profiter de la fraîcheur de la campagne, humer les effluves des fleurs de jasmin, de basilic et autres senteurs, et cueillir les fruits des vergers. De plan généralement carré, le borj de la première génération, apparu semble-t-il à la seconde moitié ou à la fin du XVIIe siècle, est une habitation à étage, sans cour, présentant de l’extérieur une silhouette massive, sensiblement allégée par le dévers des murs où l’on remarque peu d’ouvertures, certainement pour des raisons de sécurité. La porte d’entrée et quelques meurtrières (banâjer) représentent les uniques percées dans l’épaisseur de ces sortes de fortins qui portent bien leur nom. Généralement, l’intérieur se limite à une banquette maçonnée et à deux ou trois chambres entre rez-de-chaussée et étage. Plus tard, lorsque la sécurité fut rétablie dans l’arrière-pays sfaxien, ces habitations connaîtront des transformations inspirées de l’architecture médinale, notamment par l’adjonction d’une cour qui ne sera pourtant pas centrale, des portiques et des communs, et deviendront des résidences permanentes. La zone des jnènes constitue une réserve foncière pour l’extension de la ville, mais elle est actuellement l’objet d’une urbanisation plus ou moins maîtrisée, caractérisée en l’occurrence, par une désuétude totale des borjs, entraînant du coup leur disparition progressive. Quelques borjs ont pu cependant être sauvegardés, soit par les instances officielles comme Borj al- Gannouni, soit par des propriétaires éclairés. Certains sont, après modification, encore habités, d’autres attendent une valorisation touristique ou culturelle, à l’instar de Borj al-Kallel, situé sur la route de Gremda et fonctionnant désormais, grâce au mécénat et au travail associatif, comme un centre culturel et de loisir.

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