La zaouïa de sidi Abu al-Hassan al-Karray

Au cœur du centre économique de la cité médiévale, sur la place Barberousse, une façade monumentale exhibe la splendeur de son appareil en pierre de taille finement sculptée. C’est celle de la zaouïa de sidi Abu al-Hassan al-Karray, l’homme qui vécut au XVIIe siècle et qui a porté l’étendard de la confrérie soufie wafa’iya importée d’Egypte. Ce wali est connu pour avoir composé un recueil de poèmes à caractère mystique et apologétique, muwachahat, arrangés sur le modèle des nawba du malouf andalous, musique traditionnelle profane que les morisques chassés d’Espagne ont commencé à propager en Tunisie.

La zaouïa de sidi Abu al-Hassan al-Karray

Au cœur du centre économique de la cité médiévale, sur la place Barberousse, une façade monumentale exhibe la splendeur de son appareil en pierre de taille finement sculptée. C’est celle de la zaouïa de sidi Abu al-Hassan al-Karray, l’homme qui vécut au XVIIe siècle et qui a porté l’étendard de la confrérie soufie wafa’iya importée d’Egypte. Ce wali est connu pour avoir composé un recueil de poèmes à caractère mystique et apologétique, muwachahat, arrangés sur le modèle des nawba du malouf andalous, musique traditionnelle profane que les morisques chassés d’Espagne ont commencé à propager en Tunisie. Abu al-Hassan avait transformé sa demeure en zaouïa où les adeptes de la confrérie s’adonnaient sous sa férule, chaque vendredi, à leurs pratiques rituelles, notamment les chants et psalmodies panégyriques et laudatifs marqués par une fervente piété. Précédée d’une marche, l’entrée donne sur un vestibule qui conduit à un double portique sur lequel ouvre une chambre funéraire qui abrite la sépulture du saint homme, puis à une cour flanquée de deux portiques précédant un oratoire dans lequel se distingue un mihrab encadré de pierre de taille et de carreaux de faïence. Plusieurs inscriptions situent aux XVIIe et XVIIIe siècles les différentes restaurations intervenues sur ce complexe religieux. Bordée d’une banquette maçonnée et couverte de pierre taillée, la façade du mausolée est l’une des mieux et des plus élaborée des monuments de Sfax. Elle se caractérise par une structure symétrique où deux fenêtres à grilles en fer forgé à entrecroisement orthogonal, entourent une porte d’entrée à linteau droit. Ces trois baies sont cernées d’un triple encadrement en pierre de taille de couleur rose, importée de djebel Dissa à Gabès, où se distinguent des éléments épigraphiques au niveau des linteaux, des listels, des rosaces et des frises dentelées. Surmontant les deux baies latérales, deux fenêtres busquées, à grilles en ferronnerie d’art, et enchâssées dans un chambranle en bois, entourent un immense arc de décharge, brisé outrepassé, dans lequel ouvre une fenêtre fermée par une grille en fer forgé également à entrecroisement orthogonal, le tout étant couronné par une frise en dent de scie et quatre corbeaux. La porte d’entrée est à deux battants équipés chacun d’un heurtoir en forme de cercle ; elle est composée d’un assemblage symétrique de panneaux sculptés de motifs floraux. Cet agencement qui rappelle celui des demeures médinales aisées, a sans doute inspiré le décor de la façade principale du siège de la compagnie de phosphates Sfax-Gafsa à architecture arabisante, sis à Bab-Bhar sur l’avenue Habib Bourguiba.

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