Souk er-r’baa et souk al- kâmour

Certains historiens affirment que le souk er-r’baa de Sfax est contemporain de la fondation de la ville médiévale (IXe siècle), et se prénommait à l’instar de celui de Kairouan, souk er-rehadra. Il s’agit en fait d’un véritable complexe commercial formé de deux axes se coupant de manière orthogonale; tous deux sont  couverts de voûtes en berceau, munies en leur sommet de lanterneaux destinés à dispenser un éclairage zénithal au souk. Le bras orienté vers l’est est relativement large, alors que le bras opposé est le plus étroit ; tandis que l’axe nord-sud, le plus important, est plus régulier. Il fut un temps où le sol des boutiques était surélevé, formant banquette sur laquelle le commerçant s’asseyait dans l’attente d’une transaction.

Souk er-r’baa et souk al- kâmour

Certains historiens affirment que le souk er-r’baa de Sfax est contemporain de la fondation de la ville médiévale (IXe siècle), et se prénommait à l’instar de celui de Kairouan, souk er-rehadra. Il s’agit en fait d’un véritable complexe commercial formé de deux axes se coupant de manière orthogonale; tous deux sont  couverts de voûtes en berceau, munies en leur sommet de lanterneaux destinés à dispenser un éclairage zénithal au souk. Le bras orienté vers l’est est relativement large, alors que le bras opposé est le plus étroit ; tandis que l’axe nord-sud, le plus important, est plus régulier. Il fut un temps où le sol des boutiques était surélevé, formant banquette sur laquelle le commerçant s’asseyait dans l’attente d’une transaction. Appelé aussi souk des Etoffes, ce marché traditionnel est encore bien achalandé ; il est fréquenté aussi bien par les habitants de la ville que par les ruraux venant de l’arrière-pays, et même par des clients des villes voisines. A chaque printemps, à l’orée de l’aile la plus large, donnant sur la rue Monji Slim, les habitants de la banlieue sfaxienne viennent proposer les fleurs cueillies dans leurs vergers appelés jnèn : des roses de type gallique répandu dans les pays méditerranéens, des fleurs de géranium dont la couleur des pétales change du blanc au pourpre, des fleurs de bigaradier au parfum discret, le tout destiné à la distillation, pour la fabrication des essences et des eaux odoriférantes. A l’aile opposée, des artisans couturiers façonnent des drapés-robes pour les femmes rurales et de l’arrière-pays sfaxien. Dans l’axe nord-sud du souk, des commerçants exposent des vêtements traditionnels : jebba, gilets assortis, burnous et chéchia, alors que les rayonnages des autres boutiques foisonnent de couvertures et de tissages de sol traditionnels : tapis à points noués de type zarbiya ou gtif bédouins, des tapis ras à décor tissé de type kilim ou broché du genre margoum, des tapis de charge dits heml, des châles brodés des îles Kerkennah… Faisant angle avec l’aile principale de souk er-R’baa, et adossé à la façade nord de la grande mosquée, le souk al-kâmour est couvert lui aussi en voûte d’où peut-être son nom (le kamr en langage vernaculaire signifie voûte). Ce souk était destiné au commerce des épices et des produits du terroir sfaxien tels les raisins secs, les amandes, les pistaches, les figues sèches et autres légumineuses. Aujourd’hui, il connait une reconversion insidieuse, à la faveur de laquelle les boutiques proposent de plus en plus des produits et des articles qui font partie des trousseaux de mariées. Beaucoup plus, la césarée qui s’y trouve a été transformée en un café qui se veut en harmonie avec l’architecture de la médina.

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